19 MARS 2012


Une bonne nouvelle, l’éloignement du cours de l’Authie, que nous avions signalé il y a quelques semaines, s’est poursuivi, Elle est même repassée devant l’extrémité de la digue submersible. Cela ne nous affranchit cependant pas des courants de marée qui empruntent toujours le chenal proche du cordon dunaire où ils provoquent une érosion persistante atténuée.

Le diaporama joint (cliquer sur  Situation au 10 mars 2012 )  atteste à la fois de l’éloignement de l’Authie, de l’érosion dunaire qui persiste pendant les marées de vive eau et du courant de marée, actif sur l’extrémité de la digue submersible. On peut seulement remarquer, comme la dernière fois, que la situation serait propice à un blocage de l’ensemble des courants par des géo tubes si l’on pouvait agir rapidement car on peut malheureusement s’attendre à un retour prochain. Nous avons connu une situation analogue avant le retour et l’avancée rapide qui s’est produite du mois d’aout au mois de novembre. En fait l’orientation au niveau du bois de sapins est déterminée par celle prise en amont du blockhaus, le cours de l’Authie fluctuant dans une succession de méandres érosifs mouvants.

 

Jeudi 15 mars ont été présentés à Groffliers les résultats les mesures de géomètres, commandées et financées par la CCOS, concernant le relief du cordon dunaire au niveau du bois de sapins, secteur situé immédiatement devant une zone où plusieurs centaines d’hectares ont une altitude dûment mesurée de 5m, voir moins, chiffres figurant sur la cartographie réalisée par l’IGN.

 

On peut résumer en disant que le cordon dunaire proprement dit est extrêmement réduit, l’altitude diminuant dans son ensemble et devenant par endroits inexistante dans le secteur le plus érodé, ce que nous savions déjà en regardant l’évolution. Les zones arrières déclinent globalement doucement d’une hauteur de 7m environ immédiatement derrière la dune, jusqu’aux pâtures. La pente n’est pas uniforme et l’analyse qui nous a été présentée a besoin d’être affinée quant au profil, dans sa présentation, ce que nous avons demandé. Cela ne changera pas grand-chose au final, sauf à augmenter un peu le temps qu’il faudra pour que ça disparaisse si rien n’est fait car il ne restera plus qu’une marche déclinante de 2 m, puis 1m etc depuis la plage, bien faible obstacle qui résistera beaucoup moins longtemps que les dunes. Un peu plus de répit, hors épisode tempétueux, mais il n’y a vraiment pas de quoi sauter de joie quand on voit que la dune a reculé en cet endroit de près de 25m de août à décembre par temps calme et de 33m lors de la tempête de décembre 1999.

 

D’autant plus que les services techniques départementaux vont très bientôt présenter les projets de Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) qu’ils préparent pour le Montreuillois.

 

Le plan pour Groffliers prévoit deux zones de submersion, en cas de forte tempête. L’une au bois de sapins avec une brèche de 100m dans le cordon dunaire, l’autre au port de la Madelon avec un franchissement de 16m au niveau de l’écluse.

Ce risque identifié par les services de l’état, va s’accompagner, pour les zones pouvant être submergées, de restrictions sur le bâti et sur le PLU ainsi que des dispositions à prévoir pour la mise en place d’une vigie météo et de dispositifs d’alerte et d’évacuation à mettre en œuvre en cas d’alerte tempête. Comme cela était annoncé dans la liste des dispositions qui ont été prévues suite à la tempête Xinthia.

Le PPRL reconnaît donc implicitement que le risque de submersion existe.

On peut cependant regretter son approximation quant à l’évaluation du risque proprement dit.


Un commentaire à suvre précise comment le danger est identifié pour l’élaboration de ces plans. Nous y apportons également quelques remarques.


D’autre part les gens ne comprendraient pas un discours qui d’un côté minimiserait le danger et de l’autre concocterait un plan s’appuyant sur un risque conséquent de submersion.

 

 

 

Nous avons compris que ces plans sont établis pour garantir la sécurité des riverains en cas de submersion, ce qui est de la responsabilité de l’état et lui permet aussi de se couvrir d’éventuels recours, mais certainement pas de nous garantir de la submersion proprement dite, objectif majeur de l’association et des riverains.

 

Aussi devons nous concentrer notre énergie sur les actions à entreprendre pour stopper cette érosion et nous protéger. Il est clair, qu’à l’examen de la progression du phénomène, plus on attendra, plus le danger grandira et plus l’intervention sera difficile et coûteuse. Il ne faut plus perdre de temps et intervenir dans le court terme en suivant les délais les plus brefs permis par les procédures tout en s’efforçant de faire chevaucher les délais imposés pour les procédures non interdépendantes. Et tant mieux si les hauteurs arrières résiduelles nous permettent d’attendre les travaux avec un (petit) peu moins d’inquiétude.

Les services techniques départementaux ont fait à juste titre remarquer, lors de la réunion de Groffliers, qu’on ne peut discuter d’un projet que pour autant qu’il existe et qu’il soit proposé, ce qu’ils nous ont dit attendre pour Groffliers. Le projet à court terme de la CCOS, qui s’appuie sur les études réalisées par la SOGREHA nous apparaît cohérent, ouvert et complémentaire des actions à prévoir à moyen terme. Il y a un moment où il faut se décider.

Alors, nous disons aux élus « allez-y », nous vous soutiendrons, et nous verrons bien.

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COMMENT LES SERVICES TECHNIQUES EVALUENT LE RISQUE POUR DETERMINER LE NIVEAU DE SUBMERSION POUR GROFFLIERS (et les autres communes concernées du Pas de Calais) ?

 

Association de Défense Contre la Mer en Baie d’Authie

 

Critères utilisés pour déterminer les risques de submersion dans le Nord Pas de Calais.



Ces critères ont établis par la DREAL Nord Pas de Calais (anciennement DIREN) à partir d’une étude réalisée par la société DHI / GEOS.

 

Le document est accessible en cliquant sur

http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/etude-dhi-submersion-npc-phase2-v4.pdf

 

Nous allons nous limiter à donner le résumé de la méthode retenue pour Groffliers.

 

Deux zones à risque de submersion existent au niveau de Groffliers, le cordon dunaire du bois de sapins et ce qui est appelé l’ouvrage hydraulique de la Madelon et qui correspond à l’écluse et à sa proximité immédiate.

Compte tenu des épisodes historiques locaux et du retour d’expérience de la tempête Xynthia, il a été convenu qu’il fallait considérer une rupture forfaitaire de 100 m pour les digues et les cordons dunaires. (cf page 3-17 et 3-22), ce qui le cas pour le cordon dunaire du bois de sapins.

Le deuxième point de rupture a été identifié au niveau de l’écluse de la Madelon pour lequel il a été retenu un franchissement sur une largeur de 16m.

On prend ensuite le volume d’eau pouvant entrer par ces brèches sur deux cycles de marée lors de tempêtes à caractère décennal, centennal et millenal et puis l’on calcule à chaque fois la surface inondable en fonction du relief arrière, la hauteur d’eau et la vitesse de propagation (page 3-32). Ces valeurs permettent ensuite d’évaluer pour chaque site identifié l’ampleur de la submersion.

 

Quelques remarques :

 

Les critères s’appuient le plus souvent sur des suppositions avec des valeurs forfaitaires que sur des faits réels mesurés,  dont les données techniques pouvant être collectées sont rares.

La généralisation à 100 m de la largeur de brèche au niveau des digues et cordons dunaires est forcément approximative. Elle est révélatrice de la grande incertitude régnant sur le niveau effectif de protection exercée par les ouvrages ou cordons. Les critères peuvent varier fortement en fonction de leur situation : en fond de baie, directement face à la mer ou à proximité d’un courant érosif ou de profondeurs etc.

Ces approximations sont forcément sujettes à caution, dans les deux sens.

A propos du bois de sapins : la dune y est signalée haute ,ce qui n’est plus le cas en deux endroits, phénomène s’amplifiant (p 3-22) On y dit aussi que le secteur est relativement protégé de la houle, ce qui n’est aussi plus le cas avec le creusement intensif existant, orienté sud est ßà nord ouest. En fait, bien que daté de septembre 2011, l’élaboration du document est plus ancienne. La situation au bois de sapins a besoin d'être réactualisée en permanence.

 

L’ADCMBA n’oublie pas le risque existant à la Madelon, les moyens à mettre en œuvre sont cependant beaucoup moins importants pour y remédier tant sur le provisoire à édifier en cas d’urgence que sur le durable. D'alilleurs on peut s'y 'étonner de l'élaboration d'un PPRL au regard de la faible longueur à renfoncer, que le fait on?  On peut par contre s’étonner de l’absence dans l’analyse, d’un risque de submersion au niveau de la rue Delesalle et.des digues de terre en mauvais état du milieu et du fond de baie

 

 

 

Les hauteurs retenues pour les niveaux extrêmes sont pour nous sous évaluées. Elles sont en dessous des niveaux des submersions voisines les plus récentes, par exemple en 1990 où  la mer a franchi le cordon dunaire à Terminus pour constituer un lac d’eau salée qui a mis plusieurs mois à se résorber. Nous y étions environ 1 m au dessus des 6m40, hors niveau de la houle qui, d’après le document, n’a qu’un effet de sape pour la hauteur qui lui est mesurée dans la surcôte. Il suffit de se rendre à l’endroit où la mer est passée à l’époque pour se rendre compte du niveau impressionnant  qu’elle avait atteint.

 

Des informations complémentaires peuvent être obtenues en cliquant sur les liens,

http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese-bibliographique-DIREN-NPDC.pdf

 

http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/annexes-techniques-etude-dhi-submersion.pdf